Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/174

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Celse ordonne ce poisson aux malades, specialement febricitans, pour estre fort salubre, d’une chair courte, friable et non limoneuse. Il s’en trouue beaucoup plus en la mer Oceane qu’en celle du Leuât. Aussi tout endroit de mer ne porte tous poissons, Helops poisson tres singulier ne se trouue qu’en Pamphilie, Ilus et Scaurus en la mer Atlantique seulement, et ainsi de plusieurs autres. Alexandre le Grand estant en Égypte acheta deux Dorades deux marcs d’or, pour éprouuer si elles estoyent si friandes, comme les descriuoyêt quelques uns de son temps. Lors luy en fut apporté deux en vie de la mer Oceane (car ailleurs peu se trouuent) à Memphis, là ou il estoit : ainsi qu’un medecin iuif me monstra par histoire, estant à Damasce en Syrie. Voyla, lecteur ce que i’ay peu apprendre de la Dorade remettant à ta volonté de veoir ce qu’en ont escrit plusieurs gens doctes, et entre autres Monsieur Guillaume Pellicier[1], euesque de Montpellier, lequel a traicté de la nature des poissons autant fidelement et directement qu’homme de nostre temps.

  1. Pellicier (Guillaume), prélat et diplomate français, né à Mauguio, mort à Montferrand, près Montpellier, 1490-1568. Evêque de Maguelone, il obtint en 1536 le transfert de son siège épiscopal à Montpellier. Ambassadeur à Venise, il y fit une ample moisson de manuscrits. C’était un habile jurisconsulte et un naturaliste éminent. Il aida son ami Rondelet dans la composition du traité De Piscibus. Il avait composé des Commentaires de Pline, dont le manuscrit n’a pas été retrouvé.