CHAPITRE XLIX.
Il me semble n’estre hors de propos, si te recite les bestes qui se trouuent es bois et montagnes de l’Amerique, et comme les habitans du païs les prennêt pour leur nourriture. Mode des Ameriques à prêdre bestes sauuages. Il me souuiêt auoir dit en quelque endroit, comme ils ne nourissent aucûs animaux domestiques, mais se nourrist par les bois grande quantité de sauuages, comme cerfs, biches, sangliers, et autres. Quand ces bestes se détraquent à l’escart pour chercher leur vie, ils vous feront une fosse profonde couuerte de feuillages, au lieu auquel la beste hantera le plus souuent, mais de telle ruse et finesse, qu’à grand peine pourra eschapper : et la prendrôt toute viue, ou la feront mourir là dedans, quelquefois à coups de flesches. Sanglier de l’Amerique. Le sanglier[1] est trop
- ↑ D’après Léry (§ xi), le sanglier brésilien se nomme le Taïassou. On lui donne plus communément le nom de pécari. Cf. Gandavo. Santa Cruz. P. 67. — Gomara. Hist. gen. Ind. § 205.