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Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/330

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CHAPITRE LI.

D’un autre arbre nommé Vhebehasou, et des mousches à miel qui le frequentent.


Allant quelque iour en un village, distant du lieu où estoit notre résidence enuiron dix lieues, accompagné de cinq sauuages et d’un truchement Chrestien, ie me mis à contempler de tous costez les arbres, dont il y auoit diuersité : entre lesquels ie m’arrestay à celui duquel nous voulons parler, lequel à voir l’on iugeroit estre ouurage artificiel et non de Nature. Description d’un arbre nommé Vebehasou. Cest arbre est merueilleusement haut, les branches passants les unes par dedans les autres, les fueilles semblables à celles d’un chou, chargée d’aucune branche de son fruit, qui est d’un pié de longueur. Interrogant donques l’un de la compagnie quel estoit ce fruit, il me monstre lors et m’admoneste de côtempler une infinité de mouches, à l’entour de ce fruit, qui lors estoit tout verd, duquel nourrissent ces mousches à miel dont s’estoit retiré un grâd nombre dedans un pertuis de cest arbre, où elles faisoient miel et cire. Il y a