desquelles ils faisoiêt variété de belles choses : comme robes façonnées à leur mode, tapisseries, et autres choses. Et à ce estoient occupez principalement les vieux, quand ils vouloient aller adorer leur grande idole, qui estoit erigée au milieu de la ville en mode de theatre, lesquels quand ils auoiêt pris aucun de leurs ennemis en guerre, ils le sacrifioient[1] à leurs idoles, puis le mangeoient tenans cela pour manière de religion. Leur trafique d’auantage estoit de peaux de bestes, desquelles ils faisoiêt robes, chausses, et une manière de coqluches pour se garder tât du froid, que des petites mouches fort piquantes. Les habitans
- ↑ Sur les sacrifices sanglants du Mexique dans les teocallis, consulter Prescott. Conquête du Mexique, liv. 1. — Clavigero. Stor. del Messico. i. P. 167. — Sahagun. Hist. de Nueva Espana. ii, 2, 5, 24. — Herrera. Hist. gen. iii, 2, xvi. — Acosta. v, 9, 21, etc. Le nombre des victimes humaines fut parfois effroyable. D’après Torquemada (Mon. Ind. ii, 63) 72, 244. — D’après Ixtlilxochitl (Hist. des Chichimeques) 80.400. Ce sont probablement des chiffres exagérés. Pourtant les compagnons de Cortès (Gomara) comptèrent 136.000 crânes dans un seul des teocallis de Mexico.
travail en plumes, dont les brillants effets rivalisaient avec les plus belles mosaïques. Le magnifique plumage des oiseaux du tropique leur offrait la plus grande variété des couleurs, et le fin duvet des oiseaux mouches, dont les bocages de chevrefeuille du Mexique attiraient des essaims, leur fournissaient des teintes d’une douceur aérienne… Aucun produit de l’industrie américaine n’excita plus d’admiration en Europe. » Cf. B. Diaz. § 91. — Acosta. iv, 37. — Sahagun. ix, 18, 21. — Carli. Lettres américaines, xxi : « Je n’ai jamais rien vu de si exquis pour le brillant et l’habile gradation des couleurs comme pour la beauté du dessin. Il n’y a pas d’artiste européen capable de faire rien de pareil. »