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Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/85

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diuersité des lieux : ainsi acquerent les personnes variété de temperamens, et par consequence de meurs, pour la sympathie qu’il y a de l’ame auec le corps : côme monstre Galien au liure qu’il en a escrit. Nous voyons en nostre Europe, mesme en la France, varier aucunement les meurs selon la varieté des païs. Comme en la Celtique autrement qu’en l’Aquitanie, et la autremêt qu’en la Gaule Belgique : encores en chacune des trois on trouuera quelque varieté. Meurs et religions des Africains. En general lon trouue les Africains cauteleux : comme les Syriens auares : les Siciliens subtils : les Asians, voluptueux. Il y a aussi grande varieté de religions : les uns gentilisent mais d’une autre façon qu’au temps passé : les autres sont Mahometistes, quelques uns tiennent le Christianisme d’une maniere fort estrange, et autrement que nous. Quât aux bestes brutes, elles sont fort variables. Aristote dit les bestes en Asie estre fort cruelles, robustes en l’Europe, en Afrique monstrueuses. Cause pour laquelle proviennent en Afrique bestes môstrueuses. Pour la rarité des eaux[1], plusieurs bestes de diuerse espece sont contraintes de s’assembler au lieu où il se trouue quelque eau : et la bien souuent se communiquent les unes aux autres, pour la chaleur qui les rend aucunement promptes et faciles. De là s’engendrent plusieurs animaux monstrueux, despeces diuerses representées en un mesme individu. Proverbe. Qui a

  1. Thevet s’est presque contenté de traduire Pline (H. N., vii, 17.) Africa hæc maxime spectat, inopia aquarum ad paucos amnes congregantibus se feris. Ideo multiformes ibi animalium partus, varie feminis cujusque generis mares aut vi aut voluptatc miscente, unde etiam vulgare Græciæ dictum : semper aliquid novi Africam afferre.