difficiles, France de Louis XIII, Régence, France de Louis XVI et de Charles X. Il y apparaît comme le mal intérieur propre à la maison de Bourbon, et c’est de lui rigoureusement que mourra la monarchie. Le fait général, le mal que constitue l’orléanisme, est la formation d’une droite et d’une gauche dans la famille royale. La division de la France est en partie préfigurée dès l’ancien régime dans la cellule de sa maison-mère.
1830 marque la date tragique, le tournant décisif de cette ligne. Tout semblait désigner alors l’orléanisme comme un principe de vie pour la monarchie : il se révéla, avec une logique découverte trop tard, comme un principe de mort. Le précédent créé par l’histoire d’Angleterre paraissait saisissant. Le parallélisme Charles Ier-Louis XVI, Cromwell-Napoléon, Louis XVIII-Charles II, Charles X-Jacques II, semblait impliquer inévitablement un 1688-1830, Guillaume III-Louis-Philippe. La maison d’Orléans, la gauche de la maison de Bourbon, n’était-elle pas comme réservée providentiellement pour une telle éventualité ? La consolidation intérieure, l’expansion et la prospérité extérieures, allaient suivre 1830 comme elles avaient suivi 1688. La quasi-légitimité de la reine Marie allait se retrouver dans la quasi-légitimité de Louis-Philippe, que comblait cela qui manquait à Marie et à Guillaume, une jeune famille et une postérité magnifiques. Jamais, depuis Henri IV, un homme ne parut mieux désigné par un décret nominatif de la fortune française pour faire la soudure entre deux Frances ennemies que ce soldat de Jemmapes, qui avait le courage d’un Henri IV, les qualités procédurières et paysannes d’un Grévy et dont Renan compare le règne à celui des Antonins. Tout cela aboutit à Février. À la réflexion on put apercevoir que le triomphe de la Révolution de 1688 était lié à la vie religieuse, à l’unité anti-papiste de l’Angleterre, et que le génie heureux de cette Révolution tenait à la longue patience avec laquelle on avait enduré Jacques II. Les Anglais liguèrent non même contre le roi papiste, mais contre une lignée certaine de rois papistes, comme les Français avaient ligué contre le roi calviniste. Il n’y avait pas de ressemblance entre cette question religieuse et nationale et la question de parti qui faisait de Louis-Philippe le roi d’un parti, d’une classe, si considérable que fût cette classe. Le roi des bourgeois fut plus envié, plus haï, plus traqué d’assassins que ne l’avait été le roi des prêtres et des nobles. Le roi des barricades dut périr par les barricades. Jamais le : Pourquoi lui et pas moi ? ne suscita plus de basses haines dans l’animal populaire.