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Page:Thibaudet - La Poésie de Stéphane Mallarmé.djvu/287

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place à des substantifs et à des images concrètes. Le poète refond, soutient et nourrit son vers en le chargeant d’images. Les deux versions, surtout, du second vers sont caractéristiques. Sur le troisième vers s’atténue le mauvais goût naïf de l’image première.

XIV. — Sur le second vers même correction.

XV. — Le premier vers, d’une version à l’autre, gagne, par l’allitération, en soudure et en unité. Le deuxième vers s’allège d’une syllabe inutile qui, en l’alourdissant, contrariait l’image. Celle-ci est d’un pittoresque qu’aurait envié à Mallarmé le poète truculent des Visions.

XVI. — Le premier vers, dans les deux versions, est bien venu. C’est leur banalité plutôt que leur poids rythmique qui a amené le poète à changer les mots. Il a, cette fois, introduit, au lieu d’une épithète, un verbe qui fait image. Au premier hémistiche du second vers, comme précédemment (tercet VII), certaine impression peut-être d’ennui fait remplacer les deux anapestes par trois ïambes. Du troisième vers un auxiliaire tombe, dont la syllabe cède la place à une autre plus accentuée.

XVII. — Dans le deuxième vers deux mots plus pittoresques, au lieu de deux signes de langage courant : même remarque qu’au tercet XII.

XVIII. — D’un tercet médiocre, n’en est pas sorti un très bon. Du premier vers le sens, sur la même rime, fait un tête-à-queue qui n’améliore rien. La coupe disloque le vers sans raison. Le deuxième vers s’est amendé assez bien d’une mauvaise cheville. Ennuyeux, auquel Baudelaire avait su rendre un sens ancien effacé par l’usage, remplace impuissants assez à propos, et rectifie un vers léonin.

XIX. — Même rectification au premier vers. Très vagues étaient d’abord les images de ce tercet, et d’un