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MYSTIFICATIONS LITTÉRAIRES

Vengent de sa fureur non encore assouvie
L’inimitable objet de mon premier encens.

Du pur galimatias. Nous sommes loin de Chénier, même de Lebrun ou de Thomas.

Un autre « tracassin » tourmentait encore Surville. Il s’en était mystérieusement ouvert à deux de ses amis, le comte de Fournas et le marquis de Brazais, exigeant de ces messieurs la promesse du secret. À l’en croire, il possédait d’inappréciables manuscrits, trésor lyrique d’une lointaine aïeule, et s’occupait à les transcrire. Leur publication ferait événement dans les Lettres, et c’est à cette pieuse tâche familiale, qu’en l’austère compagnie d’un feudiste, il consacrait dorénavant son labeur.

Avec tant d’autres, la tourmente révolutionnaire devait emporter cet édifiant projet. L’héritier de la poétesse n’attendit par la chute des lis, l’avènement de la grande égalité nationale sous le couperet de la guillotine. Prudemment et des premiers, il mit la frontière entre sa personne et le « rasoir à Chariot ». Puis, à l’armée des princes, il s’en fut sabrer les grenadiers de la République. Après Wattignies, il se trouvait à Dusseldorf. La capitale du grand-duché de