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12 RÉVOLUTION FRANÇAISE.


autour régnaient les sables qui, en Égypte, s’avancent partout où la civilisation recule. Les quatre mille Français, conduits par Bonaparte, y arrivèrent à la pointe du jour: ils ne rencontrèrent sur cette plage de sable qu’un petit nombre d’Arabes, qui, après quelques coups de fusil, s’enfoncèrent dans le désert. Bonaparte partagea ses soldats en trois colonnes: Bon, avec la première, marcha à droite, vers la porte de Rosette; Kléber, avec la seconde, marcha au centre vers la porte de la Colonne; Menou, avec la troisième, s’avança à gauche vers la porte des Catacombes. Les Arabes et les Turcs, excellents soldats derrière un mur, firent un feu bien nourri; mais les Français montèrent avec des échelles, et franchirent la vieille muraille. Kléber tomba le premier, frappé d’une balle au front. On chassa les Arabes de ruine en ruine, jusqu’à la ville nouvelle. Le combat allait se prolonger de rue en rue, et devenir meurtrier mais un capitaine turc servit d’intermédiaire pour négocier un accord. Bonaparte déclara qu’il ne venait point pour ravager le pays, ni l’enlever au Grand-Seigneur, mais seulement pour le soustraire à la domination des Mameluks, et venger les outrages que ceux-ci avaient faits à la France. Il promit que les autorités du pays seraient maintenues, que les cérémonies du culte continueraient