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Page:Thiers Adolphe - Histoire de la Révolution française t1 (1839).pdf/80

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RÉVOLUTION FRANÇAISE.

pour avoir des fonds, voulait, en opposant les ordres, devenir leur arbitre, arracher à la noblesse ses privilèges pécuniaires avec le secours du tiers-état,et arrêter l’ambition du tiers-état au moyen de la noblesse. Quant à la noblesse, n’ayant point à s’inquiéter des embarras de l’administration, ne songeant qu’aux sacrif‍ices qu’il allait lui en coûter, elle voulait amener la dissolution des états-généraux, et rendre ainsi leur convocation inutile. Les communes, que la cour et les premiers ordres ne voulaient pas reconnaître sous ce titre, et appelaient toujours du nom de tiers-état,acquéraient sans cesse des forces nouvelles, et, résolues à braver tous les dangers, ne voulaient pas laisser échapper une occasion qui pouvait ne plus s’offrir.
Les conférences demandées par le roi eurent lieu. Les commissaires de la noblesse élevèrent des diff‍icultés de tout genre, sur le titre de communes que le tiers-état avait pris, sur la forme et la signature du procès-verbal. Enf‍in ils entrèrent en discussion , et ils étaient presque réduits au silence par les raisons qu'on leur opposait, lorsque Necker, au nom du roi, proposa un nouveau moyen de conciliation. Chaque ordre devait examiner séparément les pouvoirs, et en donner communication aux autres; dans le cas où des difficultés s’élèveraient, des commissaires en feraient rapport à chaque chambre, et si la décision des divers ordres