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Page:Thiers Adolphe - Histoire de la Révolution française t1 (1839).pdf/83

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ÉTATS-GÉNÉRAUX (1789).

conduite des communes. Elles ont attendu et se sont prêtées à toutes les conciliations proposées; leur longue condescendance est devenue inutile; elles ne peuvent différer plus longtemps sans manquer à leur mission; en conséquence, elles doivent faire une dernière invitation aux deux autres ordres, afin qu'ils se réunissent à elles pour commencer la vérification. Cette proposition rigoureusement motivée[1] est accueillie avec enthousiasme; on veut même sommer les deux ordres de se réunir dans une heure[2]. Cependant le terme est prorogé. Le lendemain jeudi étant un jour consacré aux solennités religieuses, on remet au vendredi. Le vendredi, la dernière invitation est communiquée ; les deux ordres répondent qu’ils vont délibérer; le roi, qu’il fera connaître ses intentions. L’appel des bailliages commence: le premier jour, trois curés se rendent, et sont couverts d’applaudissements: le second, il en arrive six; le troisième et le quatrième, dix, au nombre desquels se trouvait l’abbé Grégoire.
Pendant l’appel des bailliages et la vérification des pouvoirs, une dispute grave s’éleva sur le titre que devait prendre l’assemblée. Mirabeau proposa celui de représentans du peuple français; Mounier, celui de la majorité délibérant en l’absence de la

  1. Voyez la note à la fin du volume.
  2. Séance du 10 juin.