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gustave

CHAPITRE XIII

une mort édifiante. la sainte eucharistie.


Le prêtre dont il a été fait mention dans le chapitre précédent, se rendait à une mission lointaine avec quelques Canadiens qui le suivaient pour s’y établir.

Une des dames qu’on avait retirées de l’eau, n’avait pas encore repris connaissance, et lorsque, après beaucoup d’efforts, le médecin du bord l’eut fait revenir à elle, il reconnut qu’elle était en danger de mort prochaine. Le capitaine, homme affable et bienveillant, lui avait fait faire un bon lit au milieu du salon, et les dames s’empressaient de lui prodiguer tous les soins possibles.

Se voyant affaiblir, cette dame, qui était catholique, pria le prêtre de la confesser et de lui donner la sainte communion ; celui-ci y consentit avec joie, et là, en face de tous, elle fit sa confession.

Les passagers regardaient tour à tour et le prêtre et la mourante ; la curiosité était le mobile de quelques-uns ; d’autres, parmi lesquels on distinguait M. Dumont, haussaient les épaules ou souriaient d’un air sarcastique ; la plupart cependant ne laissaient pas d’être édifiés.

Les circonstances, le lieu et la cause de cet événement avaient attendri le confesseur et de grosses larmes coulaient de ses yeux quand, levant la main, il donna l’absolution à la mourante. À ce moment solennel, tous s’aperçoivent qu’une grande joie illumine la figure de la malade ; alors les sourires cessent, et tous les regards se fixent sur cette scène que la plu-