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Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/14

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gustave

réunir une vingtaine de ses compatriotes attirés à lui par des dons en vêtements et provisions de toutes sortes que les Américains lui envoyaient de New-York, de Boston et autres villes voisines, pour les leur distribuer.

De grosses caisses remplies de Bibles nouvellement revisées par les docteurs en théologie de la « Société biblique » lui étaient expédiées par les dignitaires de cette société, et les nouveaux convertis les répandaient dans toutes les familles de leur nationalité.

Joyeux de l’arrivée de son fils, le Rév. M. Dumont se promettait d’augmenter bientôt son église naissante d’un néophyte de plus. La suite de ce récit nous apprendra s’il réussit dans cette entreprise.

Le lendemain de son arrivée, Gustave, mû par une curiosité bien légitime, parcourut et visita sa nouvelle demeure. Tout y était splendide et luxueux, riches ameublements, gravures magnifiques, mais rien qui sentait la demeure d’un ministre de religion ; tout était profane.

Ah ! se dit-il, grand’mère avait bien raison de dire que depuis que papa est protestant, il s’occupe exclusivement des choses de la terre, et, tout en faisant ces pénibles réflexions, il descendit au salon, où la famille l’attendait.

Sa petite sœur Alice, toute joyeuse, accourut vers lui et l’embrassa. Après avoir salué son père et sa mère, il s’informa de leur santé et les félicita de l’aisance dont ils jouissaient dans leur demeure.

— Veux-tu faire la prière en commun avec nous ? lui demanda son père.

— J’ai fait ma prière aussitôt levé, répond Gustave en rougissant légèrement, veuillez m’excuser ; si vous me le permettez, j’irai faire un tour au jardin en attendant le déjeuner.

Sur un signe d’assentiment de son père, il descendit au jardin qu’il trouva charmant dans la distribution et dans la qualité des plantes rares et variées qui