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Gustave, lis donc ce que Judas Machabée fit pour le soulagement des soldats qu’il avait perdus ; je crois que tu trouveras ce passage au livre deuxième, chapitre 12, versets 43 à 46.

Gustave lut ce qui suit :

Judas, le vaillant chef ayant fait une collecte, envoya à Jérusalem 12 000 drachmes d’argent pour qu’on offrît un sacrifice pour les morts. Ses pensées sur la résurrection étant justes et saintes ; car s’il n’eût pas espéré que ceux qui avait été tués ressusciteraient un jour, il aurait été vain et inutile de prier pour eux. C’est donc une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés.

— Arrêtez ! dit M. Dumont, nous rejetons le livre des Machabées.

— Qui le rejette ?

— Les glorieux réformateurs, et en cela, ils suivent l’exemple des premiers chrétiens, qui n’ont pas voulu l’admettre comme livre sacré.

— Ceci n’est pas exact ; tous les premiers Pères de l’Église reconnaissent les livres des Machabées comme divins et inspirés. Témoin, saint Clément d’Alexandrie, Origène, saint Cyprien, saint Jérôme, saint Augustin, etc., et l’Église, par le troisième concile de Carthage et le saint concile de Trente, les a reconnus comme tels.

De plus, saint Clément dit aussi que saint Pierre leur a enseigné : Que tout en faisant d’autres œuvres de miséricorde, d’enterrer les morts suivant les rites funéraires, de prier et de faire l’aumône pour eux.

Ainsi, tu vois que nous devons prier pour les morts, puisque saint Pierre, le premier des Apôtres, l’ordonne. Tu admettras, sans doute, que les Pères que je viens de nommer, et l’Église, par la voix des conciles, ont autant, sinon plus d’autorité que ces prétendus réformateurs qui se sont permis de retrancher et d’effacer tout ce qui, dans l’Évangile, n’était pas de leur goût. Chose curieuse, c’est qu’en acceptant les