poignée de mains, mon nom est Lewis. Veuillez me permettre de vous présenter à ces dames et messieurs.
Après avoir salué, M. Lewis reprend :
— Connaissez-vous ce jeune homme qui discutait avec vous hier ? il m’a paru plein de connaissances en fait de religion.
— Ce jeune homme est mon fils, répond M. Dumont.
— Ah ! votre fils est donc catholique ?
— Oui, monsieur, je regrette d’être obligé de l’avouer, mais il n’y a pas de ma faute, il a été élevé par mes parents de Montréal qui sont catholiques ; il n’y a que deux ans qu’il est avec moi.
— Je comprends, il est jeune encore ; à présent qu’il est avec vous, il renoncera à ses erreurs avant longtemps.
— Je vous assure que je fais tout en mon pouvoir pour le convertir.
— Je n’en doute pas, Dieu bénira vos efforts ; mais veuillez donc nous le présenter.
M. Dumont ayant fait venir Gustave, le présenta aux personnes réunies.
— Veuillez donc nous raconter ce qui s’est passé lors de la conférence donnée par votre digne père dernièrement, dit M. Lewis, en s’adressant à Gustave ; nous étions justement à parler de cette affaire avant d’avoir eu le plaisir de faire votre connaissance.
— J’aimerais bien vous satisfaire, dit Gustave, mais, comme elle me rappelle un souvenir où j’ai pris une part que vous n’approuvez pas peut-être, vous voudrez bien m’excuser.
— Au contraire, dit M. Lewis, vous avez, en compagnie de votre aimable sœur, fait une belle et noble action en protégeant un vieillard menacé ; j’ajouterai que je suis loin d’approuver une société dont le but est hostile envers qui que ce soit ; cependant la conduite des catholiques, et surtout de ce vieillard dans cette affaire, est tout à fait contraire à la dignité d’un bon citoyen et d’un bon chrétien.