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Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/17

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approfondie du latin, elle put s’appliquer avec une ardeur infatigable à la connaissance de tous les grands écrivains de l’antiquité et du christianisme. Elle refît en quelque sorte son instruction ; mais sur une base méthodique et universelle. « Ainsi, dit-elle, que l’enfant se met en premier à l’a. b. c. d., je me pris aux histoires anciennes dès le commencement du monde, les histoires des Ebrieux, des Assiriens et des principes des seigneuries, procédant de l’une à l’autre, descendant aux Romains, aux François, aux Bretons, et autres plusieurs historiographes ; après aux déductions des sciences, selon ce que, en l’espace du temps que j’y étudiai, en pus comprendre ; puis me pris aux livres des poètes... Adonc fus-je aise quand j’eus trouvé le stile à moi naturel, me délectant en leurs subtiles ouvertures et belles manières cachées sous fictions morales, et au bel stile de leurs mètres et prose, déduite par belle et polie rhétorique. » Telles furent les sérieuses études à l’aide desquelles Christine put composer, de 1399 à 1403, quinze ouvrages principaux, sans compter, dit-elle, les autres particuliers petits dictiez, lesquels tous ensemble contiennent soixante-dix cahiers de grant volume.