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Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/50

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français. » Et pour Christine, oh ! rien n’égale sa joie ; car c’est aussi le triomphe de son sexe. Au fond de sa retraite, elle s’épanouit dans le bonheur. Elle s’éveille en souriant, et chante comme l’oiseau au premier rayon du soleil. Laissons-la parler elle-même, car c’est un poëme qu’elle compose sur la restauration de la France, c’est un chant national pour la Pucelle d’Orléans :

Je Christine qui ay plouré

.XI. ans en l’abbaye close,

Où j’ay toujours puis demouré

Que Charles, c’est estrange chose !

Le fils du Roy, si dire l’ose,

S’enfouy de Paris de tire

Par la traison là enclose :

Ore à prime me prens à rire.


L’an mil .CCCC.X(X)IX,

Reprint à luire li soleil ;

11 ramène le bon temps neuf

Que l’on avoit veu de droit oil(œil)...

Chose est bien digne de mémoire

Que Dieu, par une Vierge tendre,

Ait adès voulu, chose est voire (vraie),

Sur France si grant grâce estendre.

Et tu Charles, Roy des François,

.VIIe. d’icellui hault nom,