D’estre alez droit que le revers,
Pour devenir aux Anglois serfs ?
Gardez que plus ne vous aviengne,
Car trop avez esté souffers ;
Et de la fin bien vous souviengne !
N’appercevez-vous, gent avugle,
Que Dieu a icy la main mise ?
Et qui ne le voit, est bien vugle ;
Car comment seroit en tel guise
Ceste pucelle sa tramise (ici transmise),
Qui touz mors vous fait jus abattre ?
Ne force avez qui vous suffise ?
Voulez-vous contre Dieu combattre ?
N'a-t-elle le Roy mené au sacre,
Que tousjours tenoit par la main ?
Plus grant chose oncques devant Acre
Ne fut faite ; car, pour certain,
Des contrediz y ot tout plain.
Mais, maulgré tous, à grant noblesse
Y fu receu, et tout à plain
Sacré, et là ouy la messe.
Nous reviendrons ailleurs sur ce court mais
remarquable poëme, que doit publier en entier
M. Achille Jubinal. C’est une des pages les plus
oubliées de nos annales, et l’une aussi des plus
précieuses, si l’on considère l’héroïne et la gran-