Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/56

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Ainsi Christine, s’attendant à trouver encore des contradicteurs, s’inquiétait aussi peu de leurs attaques que de leur coupable aveuglement. Au milieu d’une joie inespérée, elle se reposait, comme toujours, dans le pieux sentiment du devoir, et ne demandait aucune approbation à ceux qui ne pouvaient regarder en face la vérité, ni soutenir l’éclat du nouveau soleil de la Franca. Telle fut sa carrière, si noblement occupée, si dignement remplie ! Et certes elle ne pouvait mieux la finir qu’au moment décisif et solennel où le sacre de Charles VÎI venait de couronner, dans la cathédrale de Reims, la sainte et glorieuse mission de Jeanne d’Arc (17 juillet 1429).

Nous ignorons si Christine survécut long-temps


    pucelle et de ses gestes un traité, dont je mettrai ci seulement le plus especial touchant ladite pucelle ; et ai laissé le demeurant, car ce seroit trop long à mettre ici. Et j’ay plutôt désiré de mettre icy le traité de ladite Christine que des autres, afin de toujours honorer le sexe féminin. »

    M. Buchon a été le premier à publier les fragmens du poëme de Christine rapportés par Thomassin. (Documens divers sur Jeanne d’Arc, p. 540, édit. du Panthéon. Voyez aussi sa notice sur Thomassin, p. 55.)

    M. Achille Jubinal en a copié le texte complet dans son voyage scientifique à Berne. Il doit très prochainement le publier à la suite de son rapport au ministre de l’instruction publique ; et c’est grâce à son obligeante communication que nous avons pu ajouter ici quelques strophes, encore inédites, du potme sur Jeanne d’Arc.