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III

Nous reviendrons ailleurs sur cette double destinée, qui jette comme un arc-en-ciel lumineux entre l’époque où le Roi Jean va mourir prisonnier de l’Angleterre, et celle où la patrie s*affranclîit du joug étranger par les mains d’une vierge tendre, qui, disait-on, avait retrouvé la redoutable épée de Charlemagne. Il suffit en ce moment de savoir qu’il y a là deux nobles caractères à venger de l’oubli, ou, de ce qui est encore pire, d’une demie reconnaissance ; deux histoires entièrement à refaire, si tant est, d’un côté, qu’on ait même ébauché celle de Gerson[1], et , de l’autre, qu’on puisse donner le nom d’historien de Christine à Boivin jeune, son premier biographe, qui mériterait, ce nous semble, un tout autre nom.

En efîet, cet écrivain, qu’on s’est plu à copier

  1. Nous n’insisterons pas pour prouver que les résumés biographiques les plus incomplets, ni des matériaux réunis, un peu confusément par l’estimable abbé L’Écuy, ne peuvent constituer encore une histoire de Gerson.