du plomb, c’était chercher la pierre philosophale. Ainsi tout est allé de mal en pis avec cette détestable manie de s’en rapporter à des ouvrages antérieurs, lorsqu’on pouvait consulter les documens contemporains, et des titres originaux qui auraient permis à chacun d’être vrai, complet et neuf tout à la fois, et d’accomplir, en l’honneur de Christine, le monument réparatoire dont nous essayons de poser aujourd’hui le premier fondement.
Dieu nous garde toutefois de mettre encore la main à sa biographie : nous préférons la signaler aux plus habiles, et la recommander à l’auteur de sainte Elisabeth de Hongrie et au peintre d’Héloïse et d’Abélard ; car, mieux qu’à personne, cette œuvre appartiendrait à M. de Montalembert ou à M. Michelet, qui pourraient en faire un ouvrage d’art et d’érudition, de science et de poésie intime. Notre tâche est plus modeste ; et aussi bien il y aurait aujourd’hui beaucoup trop à faire, puisqu’en ces derniers temps on n’a rien fait encore pour notre sujet, sinon réimprimer l'Histoire des gestes et bonnes mœurs de Charles-le-Sage, comme si les titres de Christine se bornaient à ceux d’historien, et ces derniers à l’ouvrage en question. Tout notre