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VI

Un autre ouvrage qui fait pendant au Livre de la Paix, également oublié et non moins digne de l’intérêt des amis de la science, est le Trésor de la Cité des Dames, ou Livre des trois Vertus pour l’enseignement des Princesses. Il fut traduit en portugais, et imprimé à Lisbonne, en 1518, sous le titre de Miroir de Christine[1]. C’est en effet l’ouvrage qui reflète le mieux son génie, et celui dont il nous reste à parler pour justifier les éloges dont son auteur a été l’objet de la part de ses contemporains, des étrangers et de plusieurs écrivains français, jusques à Gabriel Naudé, le dernier qui l’ait bien connue.

Et d’abord n’oublions pas que le Livre des trois Vertus fut un des premiers écrits du moyen âge qui reçurent les honneurs de l’impression à la fin du XVe siècle et au commencement du XVIe[2], à cette

  1. Espelho de Christina, o qual falla dos tres estados das mulheres. Lisb., Herm. de Campos, 1518, fo goth. (Allgemeines bibliographisches Lexikon, von Friedrich-Adolf Ebert, t. Ier, col. 520. Leipzig, 1821.)
  2. Le Trésor de la Cité des Dames par dame Christine, chez Ant. Verard, 1497 ; et chez Philippe Le Noir, 1503. (Voyez l’Appendice.)