Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/19

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nous ſupoſent dans l’état de perfection pour lequel on nous a fait, c’eſt-à-dire, réünis à ce dont on nous a ſeparé lors du dévélopement originel ; car il eſt un premier principe, principe actif, Auteur de la nature, même ſource de plaiſir & de vie ; ſeul objet auquel nous tendons ſans ceſſe.

Si l’ame eſt, ſelon les plus éclairés de ces Philoſophes, une nature dans un mouvement continuel, l’acte ſingulier d’un corps organique, une proportion numerale, une harmonie élémentaire, une ſenſibilité mutuelle, un exercice commun de ſentiment ; eſt-il beſoin de ſe fatiguer l’eſprit pour lui trouver une place ? on ne peut la loger autre part que chez nous, ſur-tout ayant égard en quelque façon au ſentiment des Stoïciens qui la diviſent en autant de parties qu’il y a de ſens. Perſonne n’ignore avec combien de zèle & d’attention, de force, & d’activité les ſens ſe réüniſſent pour travailler de concert à notre ſatisfaction dans une dépendance abſoluë.

Mais c’eſt trop s’arrêter à des conſidérations générales que l’on trouvera