Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/20

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peut-être exagérées faute d’examen ; nous ne perdrons rien à détailler, en expoſant de bonne foi nos aſſujettiſſemens ; nos plaiſirs en paroîtront plus vifs. L’imperfection donne du relief au mérite, la maladie donne un prix à la ſanté, le vice donne un éclat à la vertu.

Quoique le Créateur ait doüé ſes ouvrages de toutes les beautés & de toutes les perfections dont ils étoient ſuſceptibles, il y a ſouffert quelques défauts, dans la crainte que l’homme timide n’en fût ébloüi, & ne leur rendît un culte qui n’eſt dû qu’à la Divinité : mais ſa prudence devient ſouvent inutile par celle que nous prenons à les cacher, & grace à la foibleſſe des vûës & des connoiſſances humaines, nous joüiſſons des honneurs dont je viens de parler, preſque ſans critique.

Aſſociés aux mêmes travaux, unis aux mêmes fonctions, nous n’arrivons pas au même but. Souvent nous paſſons la vie dans une indolence pareſſeuſe, nous exiſtons ſans vivre, nous végetons. Quelque-fois eſclaves d’un pré-