Page:Thory - Monographie ou histoire naturelle du groseillier, 1829.djvu/122

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temps, pourvu que l’arbrisseau se trouve en sève, qu’elle soit montante ou descendante.

On fera, à chacune des branches qu’on voudra approcher, des plaies d’une longueur analogue à leur grosseur, depuis l’épiderme jusqu’aux couches corticales, et dans leur épaisseur. On joindra ces plaies de manière que les libers soient parfaitement rapprochés ; on fixera ces parties au moyen d’une ligature attachée solidement. L’air, les rayons solaires, même la lumière et l’eau feraient périr ces greffes ; il faudra donc les abriter, soit avec l’onguent de Saint-Fiacre, soit avec de la cire à greffer, soit enfin avec de la filasse, bien préférable au linge que l’hiver fait pourrir.

On ne devra sevrer les greffes de leurs pieds naturels que lorsqu’on sera assuré de leur reprise. À cet égard les apparences sont souvent trompeuses : il est prudent d’attendre deux ans. Au lieu de séparer la greffe dans le moment même, il faut la couper peu à peu.

Cette sorte de greffe est la plus facile de toutes. On la rencontre souvent dans les forêts et les bois touffus, où elle s’opère par le frottement fortuit et continu des branches : c’est pourquoi Thouin l’a nommée greffe Sylvain.