Page:Thory - Monographie ou histoire naturelle du groseillier, 1829.djvu/130

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tenir beaucoup de fruit en se servant de la serpette, et en combinant sa taille d’après l’organisation naturelle du Groseillier.

Pour bien tailler le Groseillier, il faut connaître sa nature (modus crescendi). Cet arbrisseau croît toujours en buisson. C’est artificiellement et pour orner les parterres qu’on l’élève en quenouille, ou sur des tiges plus ou moins hautes, qu’on le cultive en boules, en vases, etc. Pour peu qu’on l’oublie dans ces différens états, il buissonnera, et du collet de ses racines sortiront de nouvelles branches. C’est le cas de lui appliquer ce que dit La Fontaine :

« Chassez le naturel, il revient au galop. »

En faisant croître chaque année de nouvelles tiges, la nature indique au jardinier qu’elles sont destinées à remplacer les anciennes, et semble lui dire : les vieilles branches grossiront, et dans peu d’années, ou elles périront, ou elles deviendront infertiles, il faut donc les retrancher et les remplacer par de nouvelles.

En second lieu, le jardinier doit observer que le bois de quatre ans ne produit rien ou presque rien ; que celui de trois ans donne des fruits ; que c’est sur les jeunes branches de la seconde année que le Groseillier les présente en plus grande abondance, et plus gros ; d’où il doit na-