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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/79

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filé continue, dans la prose du satirique abbé, qui a des chatoiements de cinématographe.

« Et ce véritable bourgeois gentilhomme, qui a des raisons pour se montrer très content de tout ce qui existe dans notre ordre social ; et ce modeste boutiquier qui continue de vivoter dans la France comme à son insu ; ce libertin fini qui, n’ayant bientôt plus qu’une bouche sans lèvres, ne cesse de blasphémer Dieu dans sa rage impie : et cette chrétienne méticuleuse qui s’imagine honorer par des frayeurs excessives l’Être infiniment bon, comme un marmot qui se cache à la vue d’un objet inconnu : ces grosses tôles d’un fort relief qui ne singent pas mal Pasquin et Marforio et ces espèces de cylindres qui ont bien de la peine à tenir leurs bretelles affermies sur leurs épaules ; ces bonnes, rassemblées sur le gazon destiné aux États Généraux de l’enfance du quartier, caquetant, bavardant, ricanant sans mesure en se racontant les confidences de leurs amoureux ; et ces écoliers espiègles, faisant autour du même sopha les excursions vagabondes de leur carrousel ; ce spéculateur s’orientant sur un lord tel ou tel, comme le marinier sur la brillante étoile du Nord ; et cet auteur dont le nom est à peine prononcé dans le village où il naquit, exigeant pour