ma tendresse. Je suis — et cela t’effraye — peu facile à l’émotion, sceptique, détaché de bien des cultes de tout genre. Mais crois-moi, j’ai été malheureux, humilié, déçu. Je comprends tout et j’excuse tout, et puis j’ai besoin d’être aimé un peu.
— Ah ! Maxime, m’écriai-je, je suis prête à t’aimer tendrement, fraternellement, avec reconnaissance.
— Donne-moi ta joue, dit-il avec un sourire, je veux effacer le soufflet.
Il m’embrassa doucement sans trop appuyer ses lèvres ; puis me prenant par la taille, il me releva :
— Allons, viens. Je vais préparer ton retour. Et ne pleure plus, belle Ariane.
Côte à côte, nous redescendîmes le sentier. Au coin de la rue des Plombelles, j’arrêtai Maxime.
— Non, je ne puis rentrer avec toi. Ta mère est si injuste ! Elle m’accuserait de chercher à te séduire. Prends les devants. Retourne seul.