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avant l’amour

chercha son pardessus, son chapeau et enfin, tourné vers moi :

— Ah çà ! dit-il, ce n’est pas une blague ?… Tu sais… Je me méfie des inventions de maman.

— Oh ! Maxime !

Il vit mes traits convulsés, mes joues humides.

— C’est dommage, reprit-il. Pauvre bonhomme !… Comment ça lui a-t-il pris ?

Je donnai des détails. Ma marraine avait trouvé M. Gannerault étendu, sans connaissance, dans son fauteuil, au coin de la cheminée. Le médecin n’avait pu que constater la congestion.

— Eh bien ! ça va être une jolie scène… Pauvre maman ! Ah ! les gens sans énergie, les sensibles, les effarés, comme la vie les broie !

Il rêva un instant, peut-être ému. Puis me prenant les mains :

— Moi qui étais si heureux de te voir !… Quand j’ai entendu ton nom, j’ai ressenti un coup au cœur… Alors, tu n’es pas venue libre-