bien heureuse ! C’est le plus beau jour de la vie assurément… Oh ! ce voile blanc !… Quel rêve ! Dès huit ans, madame, j’y pensais… Ça m’a donné des distractions, par exemple… J’étais folle à l’idée de me marier… pour le voile et la couronne… Croyez-vous ? Il n’y a plus d’enfants.
— Le fait est, dit l’un des vieux musiciens, que sans l’attrait du costume et des cérémonies, bon nombre de jeunes personnes prolongeraient, avec raison, leur séjour dans leur famille.
— Et l’on verrait moins de femmes écervelées, ajouta madame Tabat aigrement.
— Mon Dieu, fit madame de Corhouët, de quoi allons-nous parler devant cette enfant ?
Tout le monde convint qu’il fallait respecter le recueillement du petit ange. Au dessert on but à mon bonheur, à mes progrès, à ma famille adoptive. Ma marraine émue s’essuyait les yeux. Comme on se levait de table, elle demanda à son fils :
— Ne veux-tu pas nous accompagner ?