Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/119

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presque toujours en commun… On cause… on se tait… on pense… L’autre a compris… Pas besoin de mots… Et puis on dit : « Voilà ce que j’ai fait… ce que je veux faire… » L’autre dit : « C’est bien… » On est heureux… Si elle dit : « Tu t’es trompé… » on cherche ensemble pourquoi… ou bien on recommence… C’était ça, notre vie, c’était ça !…

Deux larmes coulaient sur ses joues maigres.

— Pas une querelle !… pas un mot dissonant J’étais sûr d’elle, comme elle était sûre de moi… Et cependant, j’étais un artiste et elle une femme de théâtre ; nous vivions dans un monde où les tentations, les occasions d’aventure sont innombrables, où les amants se prennent et se quittent facilement… Eh bien, pas ça !… tu entends… pas même une velléité… Elle était pour moi toutes les femmes, elle était ma femme !… Et son amour, à elle, c’était… Ah ! qui pourrait le dire !… Qui a connu son cher cœur, son grand cœur ?… Personne, non, personne…

Il pleurait.

— Laisse-moi te parler… Ça me soulage… Ici, tu comprends, je ne peux pas parler d’elle…