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Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/120

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Et j’ai le cœur si malade, si torturé… Oh ! tout le monde est très bon pour moi… Pauline est parfaite… mais sa sollicitude me distrait de mes pensées, et cela me gêne, quelquefois… Elle voudrait me déshabituer de ma douleur… C’est un bon sentiment…

— Tu appelles ça un bon sentiment ?… Pourquoi ?…

— Pauline a de l’affection pour moi… Elle m’a pardonné… Oh ! je t’assure qu’en ces circonstances tragiques Pauline a été extraordinaire de douceur, de désintéressement… Elle souffre de me voir souffrir, et elle tâche de me consoler… c’est bien naturel…

— C’est naturel… oui… à son point de vue, dit Pierrevaux, entre ses dents, mais toi, mon vieux, je suppose que tu es réfractaire aux consolations de ta femme… Je la connais, ta femme ! Je la respecte beaucoup, mais enfin ! elle ne m’aime pas… et, autrefois, elle m’horripilait un peu… Je te parle net, tu permets ?… Eh bien, tu ne devrais pas la mêler à tout ça… Vrai !… c’est un peu… un peu pénible… Tu n’aurais pas permis qu’elle intervînt dans tes amours… Ton deuil, c’est comme ton