Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et la flûte païenne, au loin, chante, sur un mode antique, pour la veillée des fêtes de Vénus ! Contours, nuances, parfums, reflets, tout devient modulation, accord, mélodie… Et, comme les vagues se fondent dans l’immensité de l’Océan, toutes ces harmonies indécises se mêlent enfin, et s’abîment dans l’énorme rumeur de la grande cascade, aux flancs éternels de la terre.

Adagio… Le silence… une seule voix. C’est l’amour qui chante, dans le cœur, dans les sens de l’homme… Ah ! douceur douloureuse, douleur douce du nouveau désir ! Attente ineffable ! Viens, viens vite, ô bien-aimée !… Elle vient. Une clarté la précède ; un parfum la suit. Elle éclôt, des ténèbres, comme une grande rose blanche… Sa voix, virginale et voluptueuse, promet la félicité spirituelle et le délice charnel…

« Gioia mia !… Dolcezza mia !… Tenerezza mia !… »

Dormez, beaux amants, après la tempête du plaisir ! les roses mûres pleuvent sur la terrasse et la lampe fatiguée palpite. Dormez dans le crépuscule pourpre des rideaux. Pour vous bercer, les cyprès chantent, les oliviers chan-