Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/145

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blancheur des murs, sur le pupitre à écrire, sur le vieux piano qui attendait le toucher du maître. Le triptyque aux volets clos était comme un tabernacle d’or, et partout flottait un suave parfum de violettes.

Pauline était venue, avant Georges, et elle avait placé sur le piano, en évidence, un bouquet cueilli par les enfants. Les photographies de Pierre et de Germaine s’étalaient dans un cadre-chevalet, et sur le divan traînait une broderie oubliée avec l’aiguille pendante au bout du fil.

Le musicien s’assit à la place coutumière. Il y avait des cigarettes à portée de sa main. L’encrier de cuivre, frotté à neuf, luisait terriblement.

Ce parfum, ces portraits, ces petits détails qui attestaient le passage récent de Pauline, gênaient Clarence. Il ne réussissait pas à concentrer son attention. Il était trop seul ou pas assez… L’enthousiasme se retirait de lui, comme la marée décroît, et il s’effrayait de ne ressentir plus que le vide et la tristesse.

Alors, il se mit au piano. Il joua l’Adagio de la Symphonie amoureuse ; puis l’Andante et le