Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/146

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thème transformé qui devait être le thème initial de la symphonie nouvelle…

— Non !… décidément, non !… Je suis mal disposé… Je ne reconnais plus ce fragment qui était presque achevé, dans mon cerveau… C’est plat, c’est froid, c’est fade !…

Il alluma une cigarette, marcha de long en large dans l’atelier, découragé, indigné contre lui-même.

Quand il redescendit pour déjeuner, Pauline lui demanda :

— Bonne séance ?

— Non… Il ne faut pas mettre de fleurs, là-haut. Cela me donne la migraine.

L’après-midi, Georges s’en alla, seul, dans le parc, et, quand il revint, il avait le regard perdu, un peu ivre, que Pauline connaissait bien, ce regard qui voit, en dedans, l’œuvre conçue, et se pose à peine sur les êtres et sur les choses… Toute la nuit il fut agité. Sa femme, qui couchait dans la pièce voisine, l’entendit rallumer la lampe, parler à mi-voix, pleurer peut-être. Inquiète, elle se leva.

— Tu n’es pas malade ?

— Mais non… Laisse-moi !