Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/161

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Il y en a beaucoup, il y en a trop, de ces femmes. Les Japonais en buis neuf, les Haïtiens en chocolat triomphent sans modestie ! Par groupes, on se donne l’illusion de la villégiature ; on étale des toilettes « genre bains de mer ». Que de pantalons blancs, et de gilets blancs, et de robes blanches ! Que de dames en porcelaine et de messieurs au ripolin !… À peine, çà et là, une note vive : cravate orange, petits souliers de cuir rouge, une guirlande de pavots qui frôle un chignon noir, le frisson d’une gaze qui tombe d’un chapeau bergère, nuage bleu sur des yeux bleus… Sous les clairs linons transparait la peau mate ou rose ; les cheveux sont frisés sur les cous moites ; et le vent des éventails de papier emporte un parfum de sachet, de fleur et de chair, odeur de femme, odeur d’été, qui flotte par le jardin, si légère, si amoureuse…

M. Chalouette contemple ces gens et ces choses, d’un œil serein. Huit jours de Paris, en pleines vacances, c’est plutôt long !… Mais quoi ! M. Chalouette n’est pas venu pour son plaisir. Ses affaires réglées, — demain sans doute, — il reprendra le train de Limoges. Il