Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/174

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convenable et son élégance économique ne tire pas l’œil, ah ! non… Jupe de l’an dernier, souliers de daim qui ont fait campagne depuis le printemps, gants nettoyés, blouse fraîche, chapeau simple et net… Allons ! M. Chalouette peut se risquer… Le 30 août, il n’y a plus personne à Paris. Et puis quand même il rencontrerait un manitou du ministère, M. le Ministre ou M. le Directeur, est-ce que ces gros personnages le reconnaîtraient, lui, Chalouette ?

Pourvu que Mirame ne s’égaie pas trop, au dessert ! Si des crapauds allaient tomber de cette bouche mélancolique !… M. Chalouette frémit…

Mais il pressent que Mirame n’est pas stupide, pas vulgaire. Elle marche d’un pas ferme, sans rouler ses hanches ; elle parle bas et doucement. Qu’un peintre amoureux l’épouse, après « collage », elle sera une bourgeoise comme d’autres.

Qui est-elle ?… D’où vient-elle ?… Par quels chemins est-elle allée de l’atelier de la modiste à l’atelier du rapin ?… Cela n’intéresse aucunement Chalouette. Il ne songe pas à la questionner. Elle dira ce qu’elle voudra… Qu’importe ! Il ne l’a pas invitée pour elle, mais pour lui.

Chez Foyot, la salle est presque vide. Deux