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Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/180

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leurs volontés obscures… Ils rêvent dans le silence et la langueur…

Mirame propose :

— Si nous marchions un moment ?… Voulez-vous ?…

— Oui. La voiture attendra.

Ils descendent. Elle pose sa main sur le bras de M. Chalouette.

L’allée s’enfonce sous les arbres noirs. Par instants, au loin, le lac frissonne et brille. Des violons pâmés gémissent. Et la lune et l’eau, la musique et l’ombre, tout se fond dans une harmonie confuse qui est l’âme même de cette nuit.

Devant Mirame et M. Chalouette, un couple levé d’un banc, s’éloigne. Le jeune homme robuste et grand, tient la femme enlacée, serrée, fondue en lui… Ils vont d’un même pas, dans un même rythme, et, sans voir leurs visages, on devine l’extase de leurs yeux.

Mirame s’est arrêtée.

— Encore ! Il n’y a que ça, ce soir !…

M. Chalouette murmure tout bas :

— L’amour !…

Une jalousie triste les rapproche. Et, long-