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Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/197

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M. Chalouette, tenant Mirame enlacée, murmura :

  — Chère âme, si tu veux, sous le doux ciel d’automne.
  Le doux ciel gris et bleu, clément à nos amours.
  Oubliant, oubliés, ne regardant personne
  Et ne pensant à rien…

Il chercha.

  Et ne pensant à rien…

— C’est des vers, ça ! dit Mirame.

— Oui, des vers que j’ai faits, il y a longtemps… Mais, c’est drôle !… je ne me souviens plus…

  Et ne pensant à rien…

» J’y suis !

        …qu’à nos bonheurs trop courts.
Ma bouche à ton oreille et ma main dans la tienne…

» C’est bigrement mauvais !

  Partons ! Nous saluerons une dernière fois,
  Le village ignoré qui rêve entre les bois…

Il attira la jeune femme plus près de lui, comme s’il eût cherché l’inspiration — ou le souvenir — dans le parfum de ses cheveux et la tiédeur de sa nuque.