Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/221

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de maisons, de gares, de casernes, de palais. Parce qu’il portait une rosette rouge à la boutonnière de son veston, Robert le croyait très puissant et riche…

Robert ne souffrait pas d’être orphelin. Il ne pensait jamais à son père et à sa mère.

Cependant, vers la douzième année, sa curiosité s’éveilla. Il interrogea, tour à tour, les quatre personnes qui composaient sa famille artificielle, et toutes quatre lui répondirent à peu près dans les mêmes termes :

« Tes parents sont morts. Prie pour eux, ce qui est la meilleure façon de penser à eux, et suis leur volonté, en aimant ceux qui les remplacent auprès de toi. Quand tu seras majeur, l’oncle Bon t’expliquera ce qu’ils ont fait pour toi, et te remettra la petite fortune qu’ils t’ont laissée. Tu sauras toute leur histoire, qui est très triste… Mais ne t’en préoccupe pas maintenant. S’ils le savaient, dans l’autre monde, ils en auraient de la peine… »

« Ne t’en préoccupe pas ! » C’était si vite