Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/243

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de son mort, laver la tombe, soigner les fleurs, astiquer la grille… Ça la distrait… et ça la console…

— Je ne vois pas ma pauvre marraine se distrayant et se consolant ainsi !… Quand j’irai à Paris, je l’accompagnerai au cimetière… Mais, à propos, mon oncle, j’aurais voulu porter le deuil… Qu’en pensez-vous ?… Par égard pour madame Cheverny…

— Va ! la couleur des habits n’a pas d’importance, répondit M. Lebon. Madame Cheverny ne remarquera même pas ton costume…

— C’est que… cela m’attriste tant de paraître ce que je suis… un étranger !… Elle est en deuil, elle… ne serait-elle pas touchée de me voir en deuil, moi aussi ?…

— Madame Cheverny sera plus touchée par tes sentiments que par les marques extérieures du deuil… À ce propos, Robert, je te supplie de mesurer tes paroles, de ne faire aucune allusion à… aux autres chagrins qu’elle a eus… C’est un devoir de conscience…

— Je vous comprends.

Ils descendaient les rampes du Mail vers le