Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/247

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Tante Belle s’est retirée. La pendule bat, dans le silence. Robert entraîne madame Cheverny sur le canapé de velours grenat. Et pendant qu’elle pleure, doucement, il parle d’une voix qui tremble :

— Marraine ! marraine chérie !… pleurez !… pleurez !… Je souffre avec vous… Je l’aimais bien… Vous ne savez pas combien je l’aimais, et à lui non plus, je n’osais pas le dire… Quel affreux malheur pour nous, marraine !… Hier, quand j’ai appris… cette chose… d’abord, je suis resté stupide, assommé… Maintenant encore, je ne peux pas croire… Oh ! marraine, ne sentez-vous pas que je suis digne de vous comprendre, que mon cœur est tout près, tout près de votre cœur ?… J’ai tant de reconnaissance, d’affection pour vous !… Je voudrais vous rendre tout le bien que vous m’avez fait, être votre ami, votre grand fils… Oh ! ne sanglotez pas ainsi, ma pauvre marraine ! ça me déchire le cœur… je vous en supplie…

— Robert ! mon cher petit !…

— Dites… sa fin a été douce ?… Il n’a pas su qu’il mourait, n’est-ce pas ?… Il n’a rien dit ?… Vous étiez près de lui, seule ?