Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/268

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louait sa fraîcheur, ses yeux bleus, ses nattes cendrées, sa réserve craintive, son amour de la solitude et de la vie simple. Après les noces, le couple devait faire un voyage au pays de mademoiselle Hilda, et séjourner quelques semaines dans la Forêt-Noire. La mère Franckel ne serait pas un obstacle à ce beau projet, car elle s’était laissée mourir, l’hiver précédent, la pauvre bonne femme !

» J’écrivis à Gérard une lettre de félicitations ; il oublia de me répondre. Je pensai : « Il est heureux » et j’excusai sa négligence. Mais, dorénavant, par curiosité, je ne manquai plus de réclamer des nouvelles à ma tante d’Avallon. Je connus, par elle, fort peu de choses : le retour des mariés, leur volonté de solitude, puis, moins d’un an après le mariage, la mort de la jeune madame Franckel.

» J’écrivis à Gérard une lettre de condoléances qui resta, comme la première, sans réponse. Et le temps passa…

» Trois ans plus tard, j’étais secrétaire d’ambassade à Berne, et, regagnant mon poste, après un congé, la fantaisie me vint de flâner quelques jours dans la Forêt-Noire.