Aller au contenu

Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

» — Oh !

» — Viens ! je veux que tu viennes…

» Il m’entraîna. Je le suivis, avec pitié, avec répugnance, avec une dévorante curiosité. La nuit froide couvrait la ville, et la lune rouge et fumeuse s’écornait aux pignons dentelés.

» Le docteur Claymore était descendu à l’hôtel ***.

» — Attendons-le dans la salle à manger, dit Franckel. Il n’y a personne, ce soir, et, moyennant finances, j’ai obtenu la promesse d’une solitude parfaite… Regarde… C’est un décor imprévu…

» Je clignais les yeux, ébloui par la lumière vive et les grâces du rococo après l’ombre et l’austérité gothique… La grande salle à boiseries blanches, à colonnettes, ornée de bois dorés, de perles et de rais de cœur, brillait sous les cent bougies d’un lustre de cristal à pendeloques. Entre les tables, de petits orangers ronds, dans des caisses, rappelaient le goût de Versailles. Un clavecin marqueté, dans un angle, montrait de délicates peintures…

« — Ce n’est pas un décor pour les reve-