Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/80

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geance, en appliquant à l’infidèle la loi du talion, n’entrait pas dans son cerveau. Le divorce offensait son instinct de propriété, et elle fût redevenue catholique pratiquante pour fortifier ses raisons de n’y jamais consentir. Elle fit comprendre à Georges, par des allusions discrètes, qu’elle n’était pas dupe et qu’elle n’entendait pas être dépouillée de son bien. Quoi qu’il fît, elle resterait madame Clarence.

Souffrit-elle dans son cœur et dans sa chair ? Se résigna-t-elle à ne pas livrer un combat dont l’issue n’était pas douteuse ? Fut-elle très forte ou très lâche ? Clarence n’en sut rien ou presque rien. Il vivait près d’elle dans une atmosphère orageuse où l’orage n’éclatait jamais, où la colère et la douleur se transposaient en vaines querelles et en reproches puérils. Georges provoquait l’explication qui eût soulagé son cœur et sa conscience, mais Pauline l’évitait obstinément. Elle ne voulait pas accueillir un aveu qui eût bouleversé toute leur vie.

Clarence allait chez l’Alberi, user sa fièvre, respirer… Il se sentait faible et misérable — odieux, peut-être — peut-être digne de pitié. Pourquoi n’avait-il pas le courage de dire à Pauline :