Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/93

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— Georges !

Clarence n’entendit pas…

— Georges ! Écoute !…

Il lisait : « … Je t’aime, je t’aime. Seule, ce soir, après le théâtre, dans cette chambre d’hôtel où, malgré moi, je crois t’attendre, je me rappelle notre longue tendresse et le passé me rend confiante en l’avenir. Il me semble, ô mon ami aimé, que toutes les épreuves sont finies pour nous, et qu’aucun mal ne peut plus nous atteindre, qu’à force de nous aimer, nous ne vieillirons pas, que nous ne mourrons jamais… C’est un enfantillage, dont tu riras, mais crois-tu… »

— Georges !

— Tu m’as parlé ? dit Clarence, sans tourner la tête.

Pauline se tut. Renversée contre le dossier du divan, elle se tordait les mains, dans les affres de cette attente… « Non, pensait-elle, je ne pourrai pas lui parler… lui dire cette horrible chose… Le malheureux !… Il est rassuré, confiant, si égoïste dans sa joie qu’il oublie ma présence… Il ne songe plus qu’à cette lettre… et il ne sait pas que c’est la dernière…