Page:Tinayre - La Douceur de vivre.djvu/131

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— Que fait-il de son métier, monsieur Gramegna ?

— Il continue, morceau par morceau, le plan en relief des fouilles qui est au musée, et il reconstitue aussi des villas romaines… C’est un artiste en son genre, don Antonio Gramegna.

— Il ne connaît pas le français ?

— Non.

— J’aurais voulu lui parler de mon père.

Gramegna fit un signe d’intelligence. Il ne comprenait pas le français, mais il le devinait. Et, Salvatore traduisant, il raconta qu’il avait vu M. Wallers à l’auberge de la Lune. La verdeur et l’entrain du célèbre archéologue surprenaient tous « ces messieurs de l’administration ».

— Il arrive le premier à l’ouverture des portes et il s’en va le dernier.

— Et il oublie sa fille !

Non, il ne l’oubliait pas ! Il se disait heureux de la savoir à Naples, chez la bonne madame di Toma… Il la ferait venir à Pompéi dès que la meilleure chambre de l’auberge serait libre. Un professeur allemand occupait cette chambre.

— Tous les jours, il annonce qu’il va partir et il ne part jamais… Monsieur Wallers est obligé de prendre patience… Il dit seulement que don Angelo devrait s’établir à Pompéi, pour la commodité du travail…