Page:Tinayre - La Rancon.djvu/25

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homme ce regard qui semble à la fois promettre et regretter. Que de fois Étienne avait frémi devant cet aveu des prunelles, que les lèvres ne ratifient pas toujours ! Et ce divin regard avait lui sous les cils levés de Jacqueline !… Chartrain voulut le fuir. Il ferma les yeux, mais, vaincu, il les rouvrit et il sentit en pleine poitrine le choc sourd du pressentiment qui frappe au cœur pour l’avertir… Des pensées lui vinrent qu’il n’osa préciser, de l’étonnement, de la frayeur, une obscure prescience qui lui noyait l’âme de mélancolie.

Vallier se leva :

— Eh bien, mes enfants, je vous lâche. J’ai rendez-vous avec Figeac au Café de Paris. Tu m’excuses, Chartrain ? Je te confie la plus belle moitié de moi-même.

Il serra la main de son ami :

— Adieu, Line. Vous pourriez finir la soirée à l’Horloge. Il y a une clownesse exquise, un bijou qui fait courir tout Paris.

Il partit et Chartrain se tourna vers la jeune femme :

— Voulez-vous voir la clownesse ?

Elle eut un geste ennuyé :

— Non… oh ! non, je n’y tiens pas… J’ai le café-concert en horreur. Cette musique idiote,