Page:Tinayre - La Rancon.djvu/288

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palpitant. Mais j’en ai assez, des snobs et des cocottes !

— Tu feras quelque chose de très bien, j’en suis sûr.

— Nous verrons… Je veux le dédier à ma femme, ce roman… À ce propos, ne la trouves-tu pas changée, ma femme ? Elle m’inquiète beaucoup.

Jacqueline n’entendit pas la réponse d’Étienne. La voix cordiale s’attrista :

— Ah ! les femmes ! Quelles drôles de mécaniques !… La mienne que je croyais résistante et solide, délicate avec des nerfs d’acier, cette femme qui dansait des nuits entières et se levait fraîche comme une rose, le lendemain, elle a maintenant des vapeurs, des crises de nerfs, des mélancolies… Elle mange à peine, dort mal et pleure pour des riens… Le médecin accuse le surmenage de la vie parisienne. Moi je crois que Jacqueline se ressent encore des émotions de ma maladie… Pauvre petite ! Elle est si dévouée ! Elle m’aime tant ! J’espère beaucoup du voyage en Algérie pour la distraire et la reposer… Et toi, qu’en penses-tu ?

— Suis le conseil du médecin.

— Oh ! il n’y a pas de temps à perdre. Je voudrais partir avant un mois.