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ou Petits Appartements de Sa Majesté, ouvrages lyriques, misérables et flatteurs. On y lit les acteurs dansant et chantant, des officiers généraux et des baladins, de grandes dames de la cour et des filles de théâtre. En effet, le Roi passe ses journées, aujourd’hui, à voir exercer la marquise et les autres personnages par tous les histrions de profession, qui se familiarisent avec le monarque d’une façon sacrilège et impie. »

Le Roi sentit qu’il fallait céder quelque chose à l’opinion. Il supprima le théâtre des Petits Cabinets — et le ressuscita au château de Bellevue.


Là, Mme de Pompadour est chez elle. Elle reçoit seulement la société la plus intime du Roi, dans le tout petit théâtre décoré à la chinoise. C’est là qu’elle joue des comédies et des ballets : l’Amour architecte, Zeleika. Vénus et Adonis, l’Impromptu de la Cour de Marbre, charmante fantaisie de Favart et Lagarde, et enfin, pour clôturer sa carrière théâtrale, l’œuvrette exquise de Rousseau : le Devin de Village, qui fut reprise en 1753 avec Mlle Fel dans le rôle de Colette.

La marquise voyait, dans cette reprise d’une opérette qui avait plu au Roi, l’occasion d’être